Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/226

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trouuer certains monstres difformes, pour les raisons que nous auôs alleguées au cômencement de ce liure, et autres que ie lairray pour le present. Au surplus quàt à noz Ameriques ils portent cheueux en teste façonnez presque ainsi que ceux des moynes, ne leur passans point les oreilles. Vray est qu’ils les couppêt par le deuàt de la teste et disent pour leurs raisons, ainsi que ie m’en suis informé, mesme à un roitelet du païs, que s’ils portoyent cheueux longs par deuant, et barbe longue, cela leur seroit occasion de tôber entre les mains de leurs ennemis, qui les pourroyent prendre aux cheueux et à la barbe : aussi qu’ils ont appris de leurs ancestres, qu’estre ainsi ecourtez de poil leur causeroit merueilleuse hardiesse. Abantes peuple d’Asie. I’estimeroys que si noz Sauuages eussent frequêté vers l’Asie, qu’ils eussent appris cela des Abâtes[1], qui trouuerent ceste inuention de se raser la teste, pour estre, disent-ils, plus hardis et belliqueux entre leurs ennemis. Coustume des Atheniês Aussi Plutarque[2] raconte en la vie de Theseus, que la Coustume des Atheniens estoit, que les Ephores, c’est à dire, constituez comme Tribuns en leur Republique, estoyent tenuz d’offrir la tôsure de leurs cheueux et

    C’est que l’Afrique est la moins connue de toutes les parties du monde. Sur la formation et la propagation de ces mythes géographiques, il faut lire les pages si lumineuses de Tylor. Origines de la civilisation.

  1. Homère. Il. ii. 49.
  2. Plutarque. Thésée. § iv. La citation est inexacte. Plutarque dit simplement que c’était l’usage à Athènes, au sortir de l’enfance, d’aller à Delphes pour y consacrer à Apollon les prémices de sa chevelure.