Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/286

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main, comme un commencement et protestation de guerre et vengeance de leurs ennemis. Mais il y a une chose qui gaste tout : que auant que marier leurs filles, les pères et mères les prosternent au premier venu, pour quelque petite chose, principalement aux Chrestiens, allans par delà, s’ils en veulent user, comme nous auons ia dit. Coustume ancienne des Lydiens, Armeniens, et habitans de Cypre. A ce propos de noz Sauuages nous trouuons par les histoires, aucuns peuples auoir approché de telle façon de faire en leurs mariages. Seneque en une de ses epistres, et Strabon en sa Cosmographie escriuent que les Lydiens[1] et Arméniens auoyent de coustume d’enuoyer leurs filles aux riuages de la mer, pour là se prosternans à tous venans gaigner leurs mariages. Autant, selon Iustin, en faisoyent les vierges de l’isle de Cypre, pour gaigner leur douaire et mariage : lesquelles estans quittes et bien iustifiées, offroyent par après quelque chose à la déesse Venus. Il s’en pourrait trouuer auiourd’huy par deçà, lesquelles faisans grande profession de vertu et de religion, en feraient

    et bien aguerri. » Cet usage se retrouvait chez les Canadiens. V. H. Perrot. P. 31. « Si le père est bon chasseur, il y fait mettre tous ses apiffements ; quand c’est un garçon, il y aura un arc attaché ; si c’est une fille, il n’y a que les apiffements simplement. »

  1. On peut ajouter les passages suivants : Hérodote. Liv. iv. § 172, à propos des Nasamons. Id. Liv. I. § 199. — Diodore. V, 18, à propos des îles Baléares. — Mela. I, 18, à propos des Auziles, tribu Ethiopienne. « Feminis solemne est, nocte, qua nubunt, omnium stupro patere, qui cum munere advenerint : et tum, cum plurimis concubuisse, maximum decus. »