Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/30

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et surtout la candeur et l’aménité de son caractère lui valurent des protecteurs et des amis. Le cardinal Charles de Lorraine, qui s’intéressait à lui, continua de lui témoigner une précieuse bienveillance. Un autre cardinal, l’archevêque de Sens, Jean Bertrand, garde des Sceaux depuis 1557, accepta la dédicace de son livre, et sans doute trouva le moyen de lui témoigner sa gratitude. Nous savons, en effet, que Thevet fut nommé successivement aumônier de la reine Catherine de Médicis, historiographe et cosmographe du roi. C’étaient deux sinécures qui assuraient son existence matérielle, et, tout en lui donnant un certain relief, lui permettaient de continuer ses travaux favoris. Il est probable que ce furent ses deux protecteurs qui lui valurent cette double charge. Nous le trouvons peu après pourvu d’un nouveau titre : garde des curiosités du Roi. On ne sait au juste en quoi consistaient ces fonctions, mais elles n’étaient pas purement honorifiques. Thevet parle à diverses reprises, dans ses autres ouvrages, des collections dont il avait la garde, et des visiteurs qu’il initiait à la connaissance de ses trésors. C’étaient surtout des plantes et des animaux, quelques pierres précieuses, et aussi des médailles, et ce que nous nommerions aujourd’hui des antiquités. Il avait lui-même ramassé la plus grande partie de ces curiosités,