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CHAPITRE XLVI.

Des maladies plus frequêtes en l’Amerique, et la methode qu’ils obseruêt à se guerir.


Il n’y a celuy de tant rude esprit, qui n’entende bien ces Ameriques estre côposez des quatre elemens, comme sont tous corps naturels, et par ainsi subiets à mesmes affections, que nous autres, iusques à la dissolution des elemens. Vray est que les maladies peuuêt aucunement estre diuerses, selon la temperature de l’air, de la maniere de viure. Ceux qui habitent en ce païs pres de la mer, sont fort subiets à maladies putredineuses, fieures, caterres et autres. En quoy sont ces pauures gens tant persuadez et abusez de leurs prophetes, dont nous auons parlé, lesquels sont appellez pour les guérir, quâd ils sont malades : Folle opinion des Sauuages l’endroit de leurs prophetes et de leurs maladies. et ont ceste folle opinion, qu’ils les peuuent guerir. On ne sçauroit à mieux comparer tels galans, qu’à plusieurs batteleurs empiriques, imposteurs, que nous auons par deça, qui persuadent aysement au simple peuple, et font profession de guerir toutes maladies curables et incurables. Ce que ie croiray fort bien, mais que science soit deuenue ignorance, ou au contraire. Doncques