Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/309

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multitude en un endroit, qu’il se fait une grosse tumeur comme une febue, auec douleur et demangeaison en la partie. Ce que nous est pareillement aduenu estans par delà, tellemêt que noz pieds estoyent couuerts de petites bossettes, ausquelles quâd sont creuées l’on trouue seulemêt un ver tout blâc auec quelque boue. Hiboucouhu, fruit et son usage. Et pour obuier à cela, les gens du païs font certaine huile d’un fruit nômé hiboucouhu, semblant une date, lequel n’est bon à manger : laquelle huille[1] ils reseruent en petits vaisseaux de fruits, nommés en leur langue caramemo, et en frottent les parties offensées : chose propre, ainsi qu’ils affermêt, contre ces vers. Aussi s’en oignent quelquefois tout le corps, quand ils se trouuent lassez. Ceste huile en outre est propre aux playes et ulceres, ainsi qu’ils ont cogneu par experience. Voyla des maladies et remedes dont usent les Ameriques.

  1. D’après Léry. (§ xi) cette huile se nommerait Couroq.