la teste de leurs ennemis[1], et les pendre sur leurs loges. Ce Roy aduerty de nostre venue, nous vint voir incontinent au lieu où nous estions, et y seiourna l’espace de dix huit iours, occupant la meilleure partie du temps, principalement de trois heures du matin à reciter ses victoires et gestes belliqueux contre ses ennemis : Peros. d’auantage menasser les Portugais, auec certains gestes, lesquels en sa langue il appelle Peros. Ce Roy est le plus apparent et renommé de tout le païs. Son village et territoire est grand, fortifié à l’entour de bastions et plateformes de terre, fauorisez de quelques pieces, comme fauconneaux, qu’il a pris sur les Portugais. Quant à y auoir villes et maisons fortes de pierre, il n’en y a point, mais bien, comme nous auonsdit, ils ont leurs logettes fort longues, et spatieuses. Ce que n’auoit encores au commencement le gêre humain, lequel estoit si peu curieux et songnez d’estre en seureté, qu’il ne se soucioit pour lors estre enclos en villes murées, ou fortifiées de fossez et rempars,
- ↑ Léry § xv. « Nos Toûoupinambaoults reservans les tects par monceaux en leurs villages… la premiere chose qu’ils font quand les Français les vont voir et visiter, c’est qu’en recitant leur vaillance, et par trophée leur monstrant ces tects ainsi descharnez, ils disent qu’ils feront de mesme à tous leurs ennemis. »
singulièrement exagéré sa puissance et sa force. N’est-il pas allé jusqu’à prétendre qu’il portait deux canons sur ses épaules, et les faisait décharger à la fois ! ce qui a prêté à rire à Léry dans la préface de son ouvrage. On pourrait comparer ce Quoniambec, avec son emphase ridicule et ses prétentions outrecuidantes, à ces rois de l’Afrique centrale qui se croient naïvement les principaux souverains de l’univers.