partie. Depuis les Portugais, par plusieurs fois, nô côtens de certains païs, se sont efforcez tousiours de decouurir païs, selon qu’ils trouuoyent la commodité :. c’est à sçauoir quelque chose singuliere, et que les gens du païs leur faisoient recueil. Visitans doncques ainsi le païs, et cerchans comme les Troyens, au territoire Carthaginois, veirent diuerses façons de plumages, dont se faisoit traffique, specialement de rouges : se voulurent soudainement informer, et sçauoir le moyen de faire ceste teinture. Et leur monstrerent les gens du païs l’arbre de Bresil[1]. Oraboutan, arbre du Bresil. Cest arbre, nommé en leur langue, Oraboutan[2], est tres beau à voir,
- ↑ On donnait depuis longtemps au bois de teinture le nom de Brésil. Dès le XIIe siècle, bressil, brasilly, bresilzi, braxilis étaient appliqués à un bois rouge propre à la teinture des laines et du coton (Muratori. Antiquités italiennes. T. ii. P. 894-899). Marco Polo parle également du berzy. En Espagne le bois de teinture ou brazil fut introduit de 1221 à 1243. En France nous le trouvons mentionné dans le Livre des métiers (P. 104 et 177), et aussi dans presque tous les tarifs de douane à partir de la fin du XIIIe siècle. Par le plus curieux des hasards, le nom de la production fut appliqué au pays producteur, et, comme on ne connaissait pas exactement la situation de ce pays, la terre du Brésil, au fur et à mesure des découvertes, voyagea comme avaient voyagé dans l’antiquité l’Hespérie, le mont Atlas ou les colonnes d’Hercule.
- ↑ Léry. (§ xiii) a donné une description de l’araboutan et des autres bois de teinture brésiliens. Thevet dans sa Cosmographie universelle (P. 950-954) est revenu sur ce sujet.
exalté par les uns a été trop rabaissé par les autres. Le dernier travail publié sur cet intéressant sujet, celui qui résume tous les mémoires antérieurs, est celui de M. Schoetter. Congrès des Américanistes de Luxembourg (1877-78).