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CHAPITRE LXII.

De la riuiere des Amazones, autrement dite Aurelane, par laquelle on peut nauiguer aux païs des Amazones, et en la France Antarctique.


Pendant que nous auons la plume en main pour escrire des places decouuertes, et habitées, par delà nostre Equinoctial, entre Midy et Ponent, pour illustrer les choses, et en dôner plus euidête cognoissance, ie me suis aduisé de reduire par escrit un voyage[1], autant lointain que difficile, hazardeusement entrepris, par quelques Espagnols, tant par eau que par terre, Mer pacifique ou Magellanique. iusques aux terres de la mer Pacifique, autremêt appelée Magellanique, où sont les isles des Moluques et autres. Et pour mieux entendre ce propos, il faut noter, que le Prince d’Espagne tient soubs son obeissance grande estendue de païs, en ces Indes occidentales, tant en isles que

  1. Le voyage, dont Thevet donne un résumé, est celui de Francesco Orellana, ami d’enfance des Pizarre, qui s’attacha à leur fortune et prit une part active à la conquête du Pérou. En 1540, il descendit la Coca, rencontra le Napo, puis l’Amazone dont il suivit le cours jusqu’à la mer. Consulter sur cet étrange personnage Humboldt. Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent. Cf. Acuna. Al descubrimiento del grâ Rio de las Amazonas. 1641.