Aller au contenu

Page:Thibaudet - La Poésie de Stéphane Mallarmé.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fastes de jardins le pâlissement du chapeau de crêpe de même ton que la statuaire robe se relevant, avance au spectateur, sur un pied comme le reste hortensia[1]. »

L’auxiliaire, naturellement, est volontiers sous-entendu. « Raccordé comme si pas d’interruption l’œillade d’à présent au spectacle immobilisé d’autrefois[2]. » « Les maîtres si quelque part[3], » « Pas que je redoute l’inanité[4]

S’il emploie le verbe auxiliaire, c’est avec une tournure, paradoxale comme celle de cela, un rejet encore.

Le spectre des rivages roses
Stagnant sur les soirs d’or, ce l’est,
Ce blanc vol fermé que tu poses

(Éventail).

« Ce les sont, mes colocataires jadis, ceux en esprit, quand je les rencontrai sur la route[5].» « Quoiqu’ait été à l’instant vu que tout, mesuré, l’est :[6] » « Vulgaire l’est[7] »

Le que du subjonctif est, pour alléger la phrase, retranché de façon imprévue : « À qui ce matelas décousu pour improviser ici, comme les voiles dans tous les temps et les temples, l’arcane ! appartînt[8] ». La syntaxe exigerait à qui qu’appartînt. Mais le que se supprime quand le subjonctif commence une phrase exclamative.

Dût le ciel égaler le supplice à l’offense !

et le sujet se met alors après le verbe. Mallarmé n’en rejette pas moins le verbe loin derrière le sujet et le

  1. Divagations, p. 31.
  2. Divagations, p. 47.
  3. Divagations, p. 48.
  4. Divagations, p. 50.
  5. Divagations, p. 48.
  6. La Musique et les Lettres, p. 36.
  7. Divagations, p. 286.
  8. Divagations, p. 29.