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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/201

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représentent au Parlement. L’esprit des congrès et du parti socialiste a été pénétré par celui du syndicalisme. Un socialisme souple a pris la place du socialisme doctrinaire encore florissant et admire au début du siècle.

Et pourtant le socialisme reste ou doit rester un parti d’idées. Il ne faudrait pas croire que son évolution syndicaliste l’ait penché exclusivement sur les questions des salaires, de l’apprentissage, de la journée de travail et des assurances sociales. On n’est pas socialiste comme on est libéral, modéré, républicain de gauche ou même radical-socialiste. On n’est pas socialiste parce qu’on est d’un parti. On est socialiste parce qu’on est du Parti : il n’y a que dans le socialisme qu’on dise le Parti. On est socialiste comme on est félibre, parce qu’on croit à la Cause, — la Causo. Et précisément le Midi a donné au socialisme une manière de Mistral normalien et oratoire, un animateur dont l’action l’échauffe encore et dont la mémoire l’éclaire : Jaurès.