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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/258

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coq : d’où, le long du monument, des mouvements divers qui inquiètent l’architecte. Mais il faut remarquer que l’idée laïque n’a réussi que parce qu’elle travaillait dans le sens de voies déjà tracées ; que la force des idées de la Révolution est antérieure à la République, et que depuis 1830, elle avait déjà porté deux monarchies, celle des Orléans et celle des Bonaparte ; et qu’après tout la classe paysanne, soit la classe de la Révolution française consolidée, a été attachée également à la monarchie de Juillet, au Second Empire, à la Troisième République.

Cette identité actuelle des idées jacobines avec le sol et le sens français représente évidemment, pour elles, une garantie de santé. Elle représente aussi une faiblesse. Le Français moyen, parce qu’il est moyen, manque d’invention, et les idées jacobines, radicales, républicaines, manquent de force inventive. Le radical est un conformiste. Le conformisme du radical moyen dépasse peut-être encore le conformisme du Français moyen. J’ai déjà rappelé ce mot de Jules Grévy, qui, s’enquérant, dans sa visite officielle au