Aller au contenu

Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Salon, de la qualité de l’exposition, reçut cette réponse : « Point d’œuvre extraordinaire, mais une bonne moyenne ! — Une bonne moyenne ! s’écria le chef de l’État, mais c’est ce qu’il faut dans une démocratie. »

Et cependant ces idées n’ont pas toujours fait corps avec le Français conformiste et moyen. Les idées de la Révolution sont en somme les idées du xviiie siècle, et l’on sait dans quelle explosion de liberté, d’audace et de génie elles sont nées de grands cerveaux et de riches sensibilités. Sous Louis-Philippe elles ne le cèdent pas en invention et en force à celles des catholiques et des socialistes. Et n’oublions pas qu’un Lamartine et un Victor Hugo ont été pour elles ce que fut Chateaubriand pour le traditionalisme. Les hommes d’État radicaux ont été et sont encore au moins aussi cultivés que les hommes d’État conservateurs. Tout cela accordé, on n’en garde pas moins le sentiment que de ce côté l’idéologie tourne un peu court, a besoin d’être relayée : l’esprit du Cartel sonne juste quand, les idées radicales demeurant selon le mot de M. Herriot,