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CLOTILDE DE SURVILLE

formidablement assise. Il y a bel et bien « un problème survillien », et M. Henry Vaschalde a pu dresser la très longue liste des ouvrages qui le discutent.

Dans la personne de M. Antonin Macé, Clotilde a trouvé un champion de son existence. Cet estimable professeur de faculté s’est pris pour elle d’une admiration passionnée. Ses conclusions sont affirmatives et réitérées : la poétesse a vécu réellement. Même il a retrouvé son acte de mariage, l’acte aussi du baptême de son fils Jehan.

En homme prudent autant qu’en linguiste averti, M. Antonin Macé ne prétend cependant pas que l’héritage littéraire de Clotilde nous soit parvenu dans son intégrité. Le marquis aurait fortement remanié les manuscrits originaux, rajeunissant ou vieillissant le texte à sa fantaisie.

Dirai-je que les arguments de M. Macé, volontiers sentimentaux, apparaissent médiocrement persuasifs ? De l’existence plus ou moins constatée d’une Clotilde de Surville, il ne s’ensuit pas nécessairement qu’elle soit l’auteur des poésies publiées sous son nom.