Page:Thiers - Discours parlementaires de M. Thiers, 1879.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avec le souverain, mais avec des ministres, de manière que, le souverain ne changeant pas, la permanence du pouvoir étant assurée, quelque chose changeât, la politique, et qu’ainsi s’accomplit ce beau phénomène du pays placé sous un monarque étranger à toutes les vicissitudes, du pays se gouvernant lui-même par sa propre pensée et pas sa propre opinion.

Eh bien, de ces cinq conditions de la liberté que j’appelle nécessaires, incontestables, indispensables, de ces cinq conditions, lesquelles avons-nous ? Lesquelles nous restent à acquérir ? Lesquelles pouvons-nous avoir sans bouleverser notre Constitution ? Toutes, je le répète. (Bruit.)

Je commence cet examen, Messieurs, et je tâcherai d’être le plus bref possible.

Quant à la liberté individuelle, il existe aujourd’hui une exception fâcheuse ; c’est la loi de sûreté générale. Elle s’applique à un certain nombre de citoyens. Mais, Messieurs, vous le savez, qu’importent les citoyens auxquels elle s’applique ? La qualité de citoyen est une qualité absolue ; il n’y a que la justice qui puisse y porter atteinte, et, quand la justice n’y a pas porté atteinte, tous les citoyens sont égaux. (Sur plusieurs bancs : Très bien ! Très bien !) Eh bien, quant à cette loi de sûreté générale, elle a appartenu à des circonstances qui, heureusement, ne sont plus. (Interruption et rumeurs dubitatives.) M. Ernest Picard. — Très bien !