Page:Thiers - Discours parlementaires de M. Thiers, 1879.djvu/383

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mandataires de l’opinion publique, chargés de l’exprimer, sont réunis ici, il faut qu’ils puissent, d’une liberté complète, il faut qu’ils puissent à temps… (veuillez bien, messieurs, apprécier la portée de ce que je dis en ce moment), il faut qu’ils puissent, à temps, opposer un utile contrôle à tous les actes du pouvoir. Il ne faut pas que ce contrôle arrive trop tard, et qu’on n’ait que des fautes irréparables à déplorer. C’est là la liberté de la représentation nationale, sur laquelle je m’expliquerai tout à l’heure, et cette liberté est, selon moi, la quatrième des libertés indispensables.

Enfin vient la dernière (je ne dirai pas la plus importante, elles sont toutes également importantes), mais la dernière, dont le but est celui-ci : c’est de faire que l’opinion publique, bien constatée ici à la majorité, devienne la directrice de la marche du gouvernement.

Messieurs, les hommes, pour arriver à cette liberté qui est, on peut le dire, la liberté tout entière, ont imaginé deux moyens, la république et la monarchie.

Dans la république, le moyen est bien simple : on change le chef de l’État tous les quatre, six ou huit ans, suivant le texte de la Constitution.

De leur côté, les partisans de la monarchie ont voulu, eux aussi, n’être pas moins libres que les citoyens de la république, et quel moyen ont-ils imaginé ? C’est au lieu de faire porter l’effort de l’opinion publique sur le chef de l’État, de le faire porter sur les dépositaires de son autorité, d’établir le débat non pas