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14 RÉVOLUTION FRANÇAISE.


commerce de l’Inde. Telle est sa position entre l’Occident et l’Orient. Sa constitution physique et sa forme ne sont pas moins extraordinaires. Le Nil, l’un des grands fleuves du monde, prend sa source dans les montagnes de l’Abyssinie, fait six cents lieues dans les déserts de l’Afrique, puis entre en Égypte ou plutôt y tombe, en se précipitant des cataractes de Syène, et parcourt encore deux cents lieues jusqu’à la mer. Ses bords constituent toute l’Égypte. C’est une vallée de deux cents lieues de longueur, sur cinq à six lieues de largeur. Des deux côtés elle est bordée par un océan de sables. Quelques chaînes de montagnes, basses, arides et déchirées, sillonnent tristement ces sables, et projettent à peine quelques ombres sur leur immensité. Les unes séparent le Nil de la mer Rouge, les autres le séparent du grand désert, dans lequel elles vont se perdre. Sur la rive gauche du Nil, à une certaine distance dans le désert serpentent deux langues de terre cultivable, qui font exception aux sables, et se couvrent d’un peu de verdure. Ce sont les oasis, espèces d’îles végétales, au milieu de l’océan des sables. Il y en a deux, la grande et la petite. Un effort des hommes, en y jetant une branche du Nil, en ferait de fertiles provinces. Cinquante lieues avant d’arriver à la mer, le Nil se partage en deux branches, qui vont tomber à soixante lieues l’une de l’autre, dans la