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38 RÉVOLUTION FRANÇAISE

. Bonaparte, qui était dans le carré du centre, formé par la division Dugua, s’assura, avec une lunette, de l’état du camp d’Embabeh. Il vit que l’artillerie du camp, n’étant pas sur affût de campagne, ne pourrait pas se porter dans la plaine, et que l’ennemi ne sortirait pas des retranchemens. C’est sur cette prévision qu’il basa ses mouvemens. Il résolut d’appuyer avec ses divisions sur la droite, c’est-à dire sur le corps des Mameluks, en circulant hors de la portée du canon d’Embabeh. Son intention était de séparer les Mameluks du camp retranché, de les envelopper, de les pousser dans le Nil, et de n’attaquer Embabeh qu’après s’être défait d’eux. Il ne devait pas lui être difficile de venir à bout de la multitude qui fourmillait dans ce camp après avoir détruit les Mameluks. Sur-le-champ il donna le signal. Desaix, qui formait l’extrême droite, se mit le premier en marche. Après lui venait le carré de Régnier, puis celui de Dugua, où était Bonaparte. Les deux autres circulaient autour, d’Embabeh, hors de la portée du. canon. Mourad-Bey qui, quoique sans Instruction était doué d’un grand caractère et d’un coup d’œil pénétrant, devina sur-le-champ l’intention de son adversaire, et résolut de charger pendant ce mouvement décisif. Il laissa deux mille Mameluks pour appuyer Embabeh, puis se précipita avec le reste sur les deux carrés, de droite. Celui de Desaix,