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42 RÉVOLUTION FRANÇAISE.


centaine de morts. ou blessés car si la défaite est terrible pour des carrés enfoncés., la perte est nulle pour des carrés victorieux. Les Mameluks avaient perdu leurs meilleurs cavaliers par le feu ou par les flots. Leurs forces étaient dispersées, et la possession du Caire nous était assurée. Cette capitale était dans un désordre, extraordinaire. Elle renferme plus de trois cent mille habitans, et elle est remplie d’une populace féroce et abrutie, qui se livrait à tous les excès, et voulait profiter du tumulte pour piller les riches palais, des beys. Malheureusement la flottille française n’avait pas encore remonté le Nil, et nous n’avions pas le moyen de le traverser pour aller prendre possession du Caire. Quelques négocians français qui s’y trouvaient furent envoyés à Bonaparte par les scheiks, pour convenir de l’occupation de la ville. Il se procura quelques djermes pour envoyer un détachement qui rétablît la, tranquillité et mît les personnes et les propriétés à l’abri des fureurs de la populace. Il entra le surlendemain dans le Caire, et alla prendre possession du palais de MouradBey. A peine fut-il établi au Caire, qu’il se hâta d’employer la politique qu’il avait déjà suivie à Alexandrie, et qui devait lui attacher le pays. Il visita les principaux scheiks, les flatta, leur fit espérer le rétablissement de la domination arabe,