DIRECTOIRE (1798). 45
habitations des Mameluks, et leur recommanda surtout
de respecter les femmes. Ils avaient trouvé en
Égypte des ânes superbes et en grand nombre.
C’était un grand plaisir pour eux de se faire porter
dans les environs et de galoper sur ces animaux à
travers les campagnes. Leur vivacité causa quelques
accidens aux graves habitans du Caire. Il fallut
défendre de traverser les rues trop vite. La cavalerie
était montée sur les plus beaux chevaux du
monde, c’est-à-dire sur les chevaux arabes enlevés
aux Mameluks.
Bonaparte s’occupa aussi de maintenir les relations
avec les contrées voisines, afin de conserver
et de s’approprier le riche commerce de l’Égypte.
Il nomma lui-même l’émir-haggi. C’est un officier
choisi annuellement au Caire pour protéger la
grande caravane de la Mecque. Il écrivit à tous les
consuls français sur la côte de Barbarie, pour
avertir les deys que l’émir-haggi était nommé, et
que les caravanes pouvaient partir. Il fit écrire par
les scheiks au shérif de la Mecque, que les pèlerins
seraient protégés, et que les caravanes trouveraient
sûreté et protection. Le pacha du Caire
avait suivi Ibrahim-Bey à Belbeys. Bonaparte lui
écrivit, ainsi qu’aux divers pachas de Saint-Jeand d’Acre
et de Damas, pour les assurer des bonnes
dispositions des Français envers la Sublime-Porte.
Ces dernières précautions étaient