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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/188

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M. Degouy d'Arcy, laissez s'écouler les délais, et à l'expiration des délais, nous ne serons plus… Je vais vous apprendre des vérités terribles. − À l'ordre ! à l'ordre ! s'écrient les uns. − Non, non, parlez ! répondent les autres. » Un député se lève : « Continuez, dit-il à M. Degouy, répandez l'alarme et la terreur ! Eh bien ! qu'en arrivera-t'il ? nous donnerons une partie de notre fortune, et tout sera fini. » M. Degouy continue : « Les emprunts que vous avez votés n'ont rien fourni ; il n'y a pas dix millions au trésor. » À ces mots, on l'entoure de nouveau, on le blâme, on lui impose silence. Le duc d'Aiguillon, président du comité des finances, le dément en prouvant qu'il devait y avoir vingt-deux millions dans les caisses de l'état. Cependant on décrète que les samedis et vendredis seront spécialement consacrés aux finances.

Necker arrive enfin. Tout souffrant de ses efforts continuels, il renouvelle ses éternelles plaintes ; il reproche à l'assemblée de n'avoir rien fait pour les finances, après cinq mois de travail. Les deux emprunts n'avaient pas réussi, parce que les troubles avaient détruit le crédit. Les capitaux se cachaient ; ceux de l'étranger n'avaient point paru dans les emprunts proposés. L'émigration, l'éloignement des voyageurs, avaient encore diminué le numéraire ; et il n'en restait pas même assez pour les besoins journaliers. Le roi et la reine avaient été obligés