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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/51

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RÈGNE DE LOUIS XVI (1788).

conseil qui cassaient les décisions des cours souveraines, et il frappa d’exil huit d’entre elles.

La cour, inquiétée par les premiers ordres, qui lui faisaient la guerre en invoquant l’intérêt du peuple et en provoquant son intervention, eut recours, de son côté, au même moyen ; elle résolut d’appeler le tiers-état à son aide, comme avaient fait autrefois les rois de France pour anéantir la féodalité. Elle pressa alors de tous ses moyens la convocation des états-généraux. Elle prescrivit des recherches sur le mode de leur réunion ; elle invita les écrivains et les corps savans adonner leur avis ; et, tandis que le clergé assemblé déclarait de son côté qu’il fallait rapprocher l’époque de la convocation, la cour, acceptant le défi, suspendit en même temps la réunion de la cour plénière, et fixa l’ouverture des états-généraux au 1er mai 1789. Alors eut lieu la retraite de l’archevêque de Toulouse[1], qui, par des projets hardis faiblement exécutés, avait provoqué une résistance qu’il fallait ou ne pas exciter ou vaincre. En se retirant, il laissa le trésor dans la détresse, le paiement des rentes de l’Hôtel-de-Ville suspendu, toutes les autorités en lutte, toutes les provinces en armes. Quant à lui, pourvu de huit cent mille francs de bénéfices, de l’archevêché de Sens, et du chapeau

  1. 24 août.