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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/53

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RÈGNE DE LOUIS XVI (1788).

parfois quelques abus, plutôt au profit du trésor que du peuple, et ensuite était retombée dans l’inaction. Enfin, attaquée en dernier lieu de toutes parts, voyant que les premiers ordres appelaient le peuple dans la lice, elle venait de l’y introduire elle-même en convoquant les états-généraux. Opposée, pendant toute la durée du siècle, à l’esprit philosophique, elle lui faisait un appel cette fois, et livrait à son examen les constitutions du royaume. Ainsi les premières autorités de l’état donnèrent le singulier spectacle de détenteurs injustes, se disputant un objet en présence du propriétaire légitime, et finissant même par l’invoquer pour juge.

Les choses en étaient à ce point lorsque Necker rentra au ministère[1]. La confiance l’y suivit, le crédit fut rétabli sur-le-champ, les difficultés les plus pressantes furent écartées. Il pourvut à force d’expédiens, aux dépenses indispensables, en attendant les états-généraux, qui étaient le remède invoqué par tout le monde.

On commençait à agiter de grandes questions relatives à leur organisation. On se demandait quel y serait le rôle du tiers-état : s’il y paraîtrait en égal ou en suppliant ; s’il obtiendrait une représentation égale en nombre à celle des deux premiers ordres ; si on délibérerait par tête ou par ordre, et si le

  1. Août.