Aller au contenu

Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
gustave

élève ; mais celui-ci, prévenu par des amis de notre héros, avait voulu faire ses adieux au jeune homme, qu’il avait toujours trouvé si docile à sa direction.

Après les compliments d’usage, il s’avance vers Gustave et lui dit :

— J’ai voulu, mon cher ami, venir vous dire adieu avant votre départ. Ne vous affligez pas trop de cette séparation que Dieu, dans ses desseins impénétrables, permet aujourd’hui. Nous devons nous résigner à sa sainte volonté, et si nous éprouvons des peines, il nous faut les accepter avec courage, car pour le chrétien, elles sont le prélude de plus grandes joies. Tenez, cher ami, voici un livre que je vous prie de garder en souvenir de moi : c’est un catéchisme, ou plutôt une série de discussions sur des matières de foi ; vous y verrez toutes les objections que nos frères séparés, les protestants, élèvent ordinairement contre le catholicisme ; c’est de plus, une réfutation complète des faux avancés qu’ils jettent à la face de notre sainte Église. Vous êtes jeune encore pour bien comprendre ce livre, cependant avec l’intelligence que je vous connais, vous pourrez vous en servir facilement pour défendre votre foi. Votre père, auprès duquel vous êtes désormais appelé à vivre, s’efforcera sans doute de vous faire embrasser la doctrine nouvelle qu’il enseigne lui-même et, pour cela, il essaiera de vous faire abandonner les saintes pratiques de notre culte, et détournera le sens des saintes Écritures par l’interprétation erronée qu’il en donnera. Il n’épargnera rien, en un mot, pour vous retirer du sein de l’Église, où vous avez appris à connaître, à aimer Dieu et à le servir. Étudiez bien ce livre, vous y puiserez les connaissances nécessaires pour réfuter les accusations portées contre notre Église catholique, instituée par Jésus-Christ, et qui a triomphé des sophismes, des sarcasmes et d’incessantes persécutions. Soyez bien obéissant à votre père et à votre mère, respectez-les et ne leur causez jamais de peine. Adieu,