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avant de participer à ce souper. Le baiser qu’il leur applique après les avoir lavés, nous fait voir qu’il s’est réconcilié avec eux, et nous fait comprendre qu’après que notre âme a été lavée par le sacrement de Pénitence, il lui accorde le pardon et la réconcilie avec lui. Il les fait asseoir ensuite à la même table et partage avec eux le pain de l’amitié ; c’est encore parce que Jésus-Christ veut nous montrer qu’une fois notre âme réconciliée avec lui, il partage avec elle sa demeure, ses joies et ses délices ; enfin…

— Arrêtez, jeune homme, dit M. Johnson en l’interrompant ; vous laissez monter votre imagination trop haut. Jésus-Christ, en mangeant la Pâque avec ses Apôtres, ne faisait qu’imiter la coutume des Juifs ; vous savez que ces derniers mangeaient la Pâque tous les ans.

— En mémoire de quoi ? demande Gustave.

— En mémoire de la délivrance du joug de Pharaon, et du passage à la terre promise.

— Que devait faire le peuple juif pour célébrer cet événement ?

— Il devait immoler un agneau, faire des pains sans levain et les manger le jour indiqué par leur législateur Moïse.

— Et qui a commandé cela ?

— Dieu lui-même, par la voix de Moïse, répond M. Johnson, inquiet de savoir où ce jeune homme voulait en venir.

— Eh bien ! n’est-il pas aisé de voir, pour celui qui veut réfléchir et comprendre, que cette délivrance du peuple de Dieu, que l’agneau ou la victime qu’il devait manger, et son passage dans la terre promise, composent une des nombreuses figures que l’on trouve dans l’Ancien Testament de ce qui devait arriver plus tard, lorsque le Messie, cet agneau sans tache, prédit de toute éternité, est descendu sur la terre pour délivrer tous les hommes de la damnation qu’Adam avait méritée par le péché, et qui nous excluait tous