soit dans nos corps après que nous les avons pris.
— Vous me surprenez, monsieur ; vous parlez du corps immortel et glorifié de Notre-Seigneur, comme si ce corps était sujet à la corruption. Ne savez-vous pas qu’un des privilèges d’un corps immortel et glorifié est l’impassibilité ?
— Je l’admets, dit M. Dumont, cependant tous ces témoignages des Pères de l’Église et les liturgies que vous venez de lire, sont tous tirés de vos propres théologiens. Qu’est-ce que cela prouve ? nous ne pourrions avoir d’eux un jugement impartial, car ils ont eu le soin de ne pas se contredire.
— Je m’attendais à une objection semblable ; vous aviez promis, pourtant, d’accepter les témoignages des Pères de l’Église, s’il ne s’y trouvait pas de contradiction. Remplissez-vous votre promesse ? Je vous ai démontré que tous les Pères de l’Église étaient unanimes sur leur croyance à cette doctrine ; je vous ai prouvé que les Apôtres l’avaient enseignée ; et malgré tout cela, vous n’êtes pas encore satisfaits, quoique vous n’ayez pas encore prouvé le contraire. Eh bien ! puisque tous ces témoignages et toutes ces preuves ne suffisent pas, je ne dirai pas, pour vous convaincre, car vous ne me paraissez pas le vouloir, mais pour prouver que la foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie a toujours existé, je vais vous citer des autorités protestantes. Commençons d’abord par Luther : voici ce qu’il a dit :
J’ai tout essayé afin de rejeter la foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, mais je ne puis réussir, les textes de l’Évangile sont si clairs sur ce point, qu’il n’y a pas à se tromper, et le corps et le sang de Jésus-Christ sont réellement dans le pain et le vin sans qu’ils changent de substance.
Calvin dit :
Jésus-Christ est présent dans l’Eucharistie au moment où l’on reçoit l’hostie.
Mélancton :