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Mais ce Dieu miséricordieux eut pitié de lui, et il envoya son divin Fils pour le racheter, lui rendre l’innocence et les droits qu’il avait perdus par son péché. Par la Rédemption, ce divin Sauveur lui a donné le moyen de travailler à son salut, et les portes du ciel furent ouvertes de nouveau pour lui, à condition qu’il se rendît digne d’y entrer. Écoutons saint Paul au 3e chap. de son épître aux Romains, versets 23 et 24 : Tous ont péché et ont besoin de la grâce de Dieu ; ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la Rédemption qui vient de Jésus-Christ. Ainsi Dieu donne, par les mérites de Jésus-Christ, à l’homme qui la désire et la demande avec ferveur, une grâce suffisante pour l’amener à la connaissance de la vérité et à la justification par la foi et le baptême. Une fois que cette homme est justifié, c’est-à-dire dans un état de grâce habituelle, il a encore besoin d’une affluence de grâces actuelles pour l’exciter et l’aider dans l’accomplissement des bonnes œuvres qui, faites dans cet état de grâce continuelle, deviennent méritoires, non par elles-mêmes, mais comme procédant de la grâce fructifiante et des mérites infinis de désus-Christ, et il mérite ainsi un surcroît de grâces en ce monde et la couronne de gloire dans l’autre. Tout vient donc au nom et par les mérites du divin Sauveur qui, comme je l’ai déjà dit, nous a mérité la grâce de pouvoir travailler à notre salut. Voilà ce que le catholique croit, mesdames et messieurs.

Pendant que le digne prêtre parlait ainsi, on pouvait entendre un murmure d’admiration parmi ceux qui l’écoutaient. Quelle sublime doctrine ! disait l’un des plus âgés.

— Oui, répondit son voisin, une si belle doctrine ne saurait être entachée d’erreur.

— Le catholique est certainement meilleur que nous le pensions, disait un autre.

— C’est pour obtenir cette foi vive, cette grâce de la justification, reprit le prêtre, que nous voyons tant