Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/180

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tentes pour examiner si vous avez tous assez de provisions ou s’il vous manque quelque chose d’indispensable pour le voyage. À présent, chers frères et sœurs, faites vos derniers préparatifs, car nous partirons à quatre heures précises demain matin.

Laissons-les se préparer, et revenons à madame Dumont, que nous avons quittée sur le vapeur, en route pour Saint-Louis.

Aussitôt arrivée dans cette ville, elle se rendit à la demeure de M. Lewis. Ce monsieur et sa dame, la voyant pâle et triste, s’empressèrent de lui demander s’il était arrivé un malheur.

Madame Dumont leur raconte en pleurant tout ce qui s’était passé.

— Je suis vraiment désolée pour vous, dit madame Lewis.

— Et je ne peux comprendre comment un homme aussi intelligent, un ministre aussi distingué, a pu adopter cette croyance, dit M. Lewis.

— Il faut espérer, ajouta madame Lewis, que cette séparation ne sera pas de longue durée.

— Et je suis vraiment peiné pour Gustave, reprit M. Lewis ; cette suspension dans ses études va lui causer un grand tort ; il était très estimé au collège, et ses maîtres, qui m’en parlaient encore hier, ont hâte de le revoir. Votre fils est un digne jeune homme, madame ; il remplira sa promesse, et vous ramènera votre époux, soyez-en certaine.

— C’est cette confiance qui me console, dit madame Dumont ; j’ai l’espérance que Dieu me rendra mon époux et mon fils. Mais veuillez me dire comment est ma fille.

— Votre Alice est un ange de bonté, répondit madame Lewis, nous la voyons deux ou trois fois par semaine, et nous avons appris à la considérer comme notre propre enfant. Clara la regarde comme une sœur dont elle ne saurait se séparer, et elles ne se quittent jamais.