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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/206

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gustave

Par une belle matinée, Gustave et ses deux amis aperçoivent au loin un petit troupeau de buffles occupés à brouter l’herbe.

— Allons en tuer un, dit George, il nous procurera de la viande fraîche.

— Oui, allons, dit Arthur. En êtes-vous, Gustave ?

— Je le veux bien, répond ce dernier, mais il nous faudra agir avec beaucoup de précaution : ces animaux sont très difficiles à approcher. Imitons ceux qui ont donné la chasse aux buffles avant-hier, et qui doivent s’y connaître. Je propose donc que vous marchiez directement sur eux, pendant que je passerai à droite. Si vous arrivez les premiers, visez le plus petit, la viande est plus tendre. Soyez prudents et ne tirez pas avant de les bien mettre en joue, car, une fois blessés, ces animaux sont très dangereux.

— Ne craignez rien, dit George ; mais pourquoi se séparer ainsi ?

— Pour avoir plus de chance d’en abattre un ; ces animaux ont l’odorat très fin et nous flaireront à une assez grande distance ; s’ils me voient le premier, il est probable qu’ils se rapprocheront de vous, et ainsi vous donneront plus de facilité de tirer sur eux ; au cas contraire, à moi la chance.

— Compris, dirent George et Arthur.

Gustave passe à droite et descend dans un ravin qui lui permettra d’approcher plus près de ces animaux. Rendu où il pensait être à bonne distance, il monte le coteau et aperçoit George s’apprêtant à tirer. Il arrête son cheval et voit le coup partir ; soudain un des plus gros buffles pousse un gémissement sourd, se retourne du côté de George, et s’élance sur lui.

Gustave voit que George a été jeté à bas par son cheval effrayé, et que Arthur, ne pouvant maîtriser le sien, est emporté à travers la prairie.

Calculant la distance et le danger, notre jeune homme pique son cheval et s’élance à la rencontre de