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rien… rien qu’une immense prairie qui paraît se moquer d’eux et augmenter ainsi leur perplexité,

Enfin, sur les six heures du soir, épuisés de fatigue et leurs chevaux ruisselant de sueur, ils arrivent au bord d’une petite rivière.

— Mais nous n’avons pas passé par ici, dirent George et Arthur.

— Il n’était pas nécessaire de passer par le même chemin, dit Gustave en souriant et voulant rassurer ses amis. Il est six heures, nos chevaux doivent avoir faim et l’herbe est en abondance ici ; je propose donc de les laisser manger et se reposer pendant une demi-heure. Nous reprendrons ensuite notre route avec plus de célérité ; le soleil est haut de deux heures encore, de sorte que nous n’avons rien à craindre.

— Oui, répondit George ; mais quelle direction allons-nous prendre ?

— Je ne vois rien de mieux à faire que de suivre cette rivière qui doit déboucher dans la Platte, dit Gustave ; comme le chemin de notre caravane passe près de cette dernière rivière, il nous sera facile de le retrouver.

— C’est bien cela, dirent George et Arthur en sautant à bas de leurs chevaux.

— N’avez-vous pas faim ? dit Gustave en souriant. Quelle bonne idée j’ai eue ce matin de remplir de biscuits et de fromage le sac que vous voyez suspendu à ma selle. Nous avons de l’eau à boire ; et si nous sommes seuls et écartés dans cette prairie, nous aurons au moins le plaisir de faire un assez bon repas.

Et, ouvrant le sac, il sort les biscuits et le fromage, et tous trois, assis sur l’herbe, mangent avec appétit.

— Vous devez avoir un ange qui vous protège, dit George ; vous êtes toujours prêt à toute éventualité.

— Notre Église nous enseigne que Dieu a donné à chacun de nous un ange pour nous guider et nous protéger, dit Gustave, et cet ange, nous, catholiques,