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gustave

— Ne croyez-vous pas, capitaine, dit M. Dumont, que nous ferions bien de monter sur ce rocher à notre gauche ? Son sommet me semble hérissé de grosses pierres derrière lesquelles nous pouvons nous embusquer. Là, nous pourrons commander la vue, et protéger le passage de la caravane avec nos carabines et nos pistolets.

— Vous avez raison, dit le capitaine ; allons ; surtout de la vigilance et de la précaution.

L’avant-garde se rend au pas de course à l’endroit indiqué et commence à gravir le rocher.

Comme la montée était très difficile, les sauvages crurent en profiter pour courir sur eux et leur lancer des flèches. Sortant de leurs cachettes, ils avancent en poussant des hurlements terribles.

Nos hommes redoublent d’activité en les voyant venir.

— Ne vous pressez pas, crie le capitaine ; laissez-les approcher, nous aurons plus de chance de faire valoir nos pistolets.

— Et de leur faire manger du plomb, ajoute Gustave, ce qui leur sera moins agréable que le miel qu’ils nous refusent.

Malgré le danger menaçant, on ne peut s’empêcher de sourire.

Une centaine de sauvages arrivent au pied du rocher et lancent leurs flèches ; Gustave voit son chapeau emporté par l’une d’elles, et le capitaine est blessé au bras.

— Volte-face, s’écrie ce dernier, et faites feu.

Une détonation se fait entendre ; trois sauvages mordent la poussière et plusieurs sont blessés.

Les autres, effrayés, se sauvent en poussant de nouveaux hurlements et s’abritent derrière leurs rochers.

— Vous faites mieux, leur crie Gustave ; cachez-vous, c’est plus prudent.

Un éclat de rire suivit cette remarque ; puis, continuant de monter, on arrive au sommet ; là, couchés