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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/219

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gustave

Puis, laissant la caravane sous les ordres du second capitaine, il ordonne à l’avant-garde de le suivre jusqu’aux rochers.

On avance avec la plus grande précaution, ordre est donné de garder le silence et de ne pas se séparer.

Le capitaine, qui chevauchait avec M. Dumont, était fort intrigué de la situation.

— Savez-vous, dit-il, que votre fils vient, encore une fois, de nous rendre un grand service. Nous ne nous serions douté de rien, et ces sauvages embusqués nous auraient surpris et massacrés.

— Oui, dit M. Dumont ému ; j’admire ses qualités remarquables. Que je serais heureux de le voir converti à l’église des saints !

— Ne vous découragez pas, il n’en sera que meilleur lorsqu’il se convertira.

— C’est pourquoi je ne l’arrête pas dans ses folies et ses superstitions ; j’ai l’espérance qu’il s’en dépouillera bientôt.

— Je n’ai pas de doute que votre désir s’accomplira lorsque nous serons rendus à la ville sainte, et…

— Baissez-vous, vite, crie Gustave, voici des flèches.

On se hâte d’obéir et une quantité de flèches passent au-dessus d’eux.

— Pied à terre, commande le capitaine, nous leur servons trop de point de mire sur nos chevaux.

Aussitôt dit, aussitôt fait, et à l’instant même des centaines de flèches passent en sifflant et blessent plusieurs chevaux.

Le capitaine donna alors à trois de ses hommes l’ordre de retourner à la caravane avec tous les chevaux, et de les abriter derrière les wagons ; puis on délibéra sur ce qu’il y avait de mieux à faire pour déloger ces sauvages.

Les uns voulaient retourner au camp et attendre l’attaque ; d’autres, plus hardis, voulaient faire le tour des rochers pour les déloger tout de suite et ainsi ne pas perdre de temps.

Le capitaine était de cet avis.