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gustave

obstacles étaient disparus ; et le feu alla s’éteindre sur des rochers à deux milles plus loin.

Gustave et ses hommes reprennent leur place, et la caravane se remet en marche.

— Je pense que ces sauvages vont nous laisser un peu de repos, au moins pour quelques jours, dit Gustave, toujours souriant, à ses deux amis ; l’eau a pour effet de calmer les nerfs, et ce bain forcé a dû amortir leur ardeur. Qu’en pensez-vous ?

George et Arthur, étonnés de le voir aussi jovial, lui dirent :

— Vous nous surprenez, vraiment. Comment se fait-il que vous puissiez conserver une humeur aussi gaie en face des dangers auxquels nous venons d’échapper, et qui nous menacent encore ? Pendant que tout notre monde craint et tremble, vous souriez toujours comme si de rien n’était.

— Avoir peur ou trembler ne me servirait de rien, répond Gustave en changeant de ton. Je vous ai enseigné le bon remède l’autre soir, chers amis, lorsque, seuls et écartés dans cette prairie, nous ne savions que faire. Je vous ai dit qu’il fallait toujours mettre notre confiance en Dieu, le prier chaque matin de nous accorder sa sainte protection. Faites cela, et ne vous inquiétez pas du reste : pas un cheveu de votre tête ne tombera sans sa permission.

— Vous nous donnez là un bon conseil, dit Arthur, et j’essaierai de le mettre en pratique.

— Soyez assurés que ce remède ne manque jamais de produire un bon effet.