la main de l’homme. En bas, coule un torrent rapide dont l’eau se brise sur les rochers qui en forment le lit.
Le chemin longe cette montagne escarpée, tourne brusquement au bout et s’engage dans une passe étroite, bordée d’un côté par cette montagne, et de l’autre par un immense rocher long de trois à quatre cents pieds.
— Une belle place pour une surprise, dit Gustave ; mais, qu’y a-t-il ? L’arrière-garde fait des signes d’alarme.
— Voilà qu’elle prend le galop pour rejoindre la caravane, dit George.
— Regardez donc cette poussière, là-bas, dit Arthur.
— En effet, dit l’un des hommes de l’avant-garde ; on dirait une armée nombreuse de cavaliers accourant avec une grande rapidité.
— Ne seraient-ce pas des sauvages qui nous poursuivent ? demande Arthur.
— C’est très probable, dit Gustave, ils veulent peut-être profiter du moment où la caravane sera engagée dans cette passe tortueuse et difficile, pour l’attaquer.
Le second capitaine, qui venait de rejoindre la caravane, donne l’ordre de fouetter les animaux afin d’atteindre la passe au plus vite. Les sauvages nous poursuivent, dit-il.
Les guides des voitures ne se le font pas répéter deux fois ; ils appliquent le fouet avec ardeur, et les animaux se lancent en courant.
Une idée subite s’empare de Gustave, et il retourne à bride abattue vers la caravane.
— Qu’y a-t-il ? lui demande le capitaine.
Mais il ne répond pas, et se rend aux premières voitures.
— Du câble, vite, du câble, crie Gustave.
On lui en donne, ou plutôt on lui en jette plusieurs brassées tout en continuant de courir.
Il les met en travers de sa monture, et retourne à son poste avec la même rapidité.