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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/231

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gustave

— Attachez ces câbles solidement l’un au bout de l’autre, dit-il.

Le capitaine et M. Dumont se mettent de la partie, sans trop savoir ce que notre héros voulait faire, et en quelques secondes, un câble fort, solide et long d’une soixantaine de pieds était étendu en travers de la passe.

Les wagons arrivent et s’engagent dans le passage… le dernier a tourné l’angle, et les hommes de l’arrière-garde viennent rejoindre ceux de Gustave.

Alors ce dernier fait attacher le câble à de grosses pierres de chaque côté du chemin, à la hauteur de la poitrine d’un cheval, formant ainsi une barrière à travers la passe, ayant cependant le soin de l’arranger en nœud coulant, afin de pouvoir le baisser ou le relever au besoin.

Puis, il commande à ses hommes de se cacher derrière les rochers sur le flanc de la montagne, et demande au second capitaine d’en faire autant avec les siens.

— Tenez vos carabines pointées sur le chemin, leur dit-il ; au premier signal, vous ferez feu assez haut pour ne tuer personne, car mon but est seulement d’effrayer ces sauvages. Vous vous jetterez ensuite sur ceux qui seront tombés et les ferez prisonniers. On s’empresse d’obéir, tout en poussant un murmure d’approbation ; on venait de comprendre la tactique de notre jeune homme.

Gustave se place vis-à-vis le câble avec le capitaine, son père et ses deux amis.

— Baissons le câble, dit-il en souriant, afin que ces sauvages ne le voient pas ; nous le redresserons au temps voulu.

— Attention, les voilà qui arrivent, dit M. Dumont.

Tout cela s’était fait en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, et Gustave avait à peine fini de parler, qu’une troupe nombreuse de sauvages tourne l’angle de la montagne en poussant des hurlements