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gustave

Les premiers aperçoivent les wagons à l’autre bout de la passe, et, ne se doutant de rien, piquent plus fort ; dans leur joie féroce, ils ne perdent pas de vue ces wagons qui, cette fois, pensent-ils, ne pourront pas leur échapper. Ils ne sont plus qu’à quelques pas du câble qu’ils n’ont pas encore remarqué. Ils piquent plus fort, leurs chevaux semblent redoubler de vitesse.

Tout à coup le câble se redresse, les premiers chevaux se heurtent dessus, tombent et lancent leurs cavaliers avec force sur les pierres qui jonchent le chemin ; ceux-ci font culbuter les autres, qui tombent à leur tour, à mesure qu’ils arrivent. En moins d’une minute, au delà de cent cavaliers et autant de chevaux sont tombés pèle-mêle sur le pavé ; tous poussent des cris de douleur.

— Feu ! crie Gustave, foncez sur les hommes qui sont à terre et faites-les prisonniers.

Une forte détonation se fait entendre ; ceux des sauvages qui avaient pu arrêter leurs chevaux à temps, effrayés par ces coups de feu tirés par des ennemis invisibles, font volte-face et se sauvent avec la plus grande célérité.

— Cher enfant, dit M. Dumont en pressant Gustave sur son cœur, que ne te doit-on pas encore cette fois !

— Remerciez Dieu, maître et créateur des idées, mon père, de m’avoir inspiré ce moyen de nous débarrasser de nos ennemis.

L’ordre donné plus haut par notre héros, est promptement exécuté ; les sauvages, stupéfaits et étourdis par la violence du coup qui les avait fait tomber, ne font ou ne peuvent taire aucune résistance, et se laissent lier par les gens de la caravane qui venaient d’accourir pour prêter main-forte.

Quelques minutes plus tard, les prisonniers et les chevaux sont amenés au camp, formé par ceux qui gardaient les wagons.

Gustave était en tête ; à côté de lui marchaient son père et le capitaine. Ce dernier, en entrant dans