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gustave

M. Dumont, tremblant de dépit, ferme rudement sa Bible sans répondre.

— Et Jésus-Christ cloué sur la croix, continue Gustave, n’a-t-il pas fait le plus beau signe de la croix ? Il l’a fait de toute sa personne, tandis que nous ne le faisons que de la main droite.

Nos lecteurs seront étonnés, peut-être, de voir un adolescent de quinze ans défendre ses principes et sa foi avec autant d’habileté et de courage ; cependant, pour lui, la tâche était assez facile. Depuis deux ans, sa grand’mère, qui avait appris avec douleur l’apostasie de son fils, s’était donné pour mission spéciale d’instruire son petit-fils sur les dogmes de l’Église catholique, et sur les objections lancées contre elle par les protestants. De plus, le catéchisme que lui avait donné le directeur du collège à son départ, était une réfutation complète des arguments et des objections de nos frères séparés. Chaque dogme de foi y était discuté et défendu par des preuves claires et précises ; un tiers de chaque page était remplie de commentaires et de références aux ouvrages des plus grands auteurs. Ainsi, la preuve était facile à trouver, et les réponses étaient, pour ainsi dire, toutes préparées ; on n’avait qu’à les lire ou à les apprendre par cœur, et le plus difficile était fait.