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gustave

lone de l’Apocalypse, elle nourrit dans son sein la haine, l’hypocrisie et l’impureté ; elle excite les guerres qui sont la cause de la plupart des maux qui abondent sur cette terre.

— Je n’oserais contredire ce que vous venez d’avancer, monsieur, mais me serait-il permis de vous demander quelles sont les raisons qui vous font parler de la sorte ?

— Je m’appuie sur la Bible et l’histoire, et les écrivains en général sont d’accord sur ce point ; tous condamnent et rejettent cette secte impie.

— Une secte impie, dit Gustave avec fermeté, n’enseigne pas à aimer Dieu et à le servir ; l’impie ne connaît pas Dieu.

— Vous voulez dire, je suppose, dit le ministre avec ironie, que l’Église romaine enseigne à aimer Dieu et à le servir ?

— Certainement, c’est ce que m’ont appris les instructions de nos pasteurs, et celles de mes bons grands parents de Montréal.

— Et moi, je répète que c’est une secte impie ; l’Église romaine enseigne à aimer et à servir le Pape et les prêtres, et tous les auteurs de l’histoire de l’Église le démontrent clairement. Pas un ne diffère sur ce point.

— Alors, dit Gustave avec un sourire moqueur, mes compagnons de classe, même les plus jeunes, sont très instruits sur la Bible et sur l’histoire de l’Église, car tout ce que vous venez de dire, n’est qu’une répétition de ce qu’ils me disent eux-mêmes tous les jours. Cela dépend de l’éducation qu’ils reçoivent, je suppose.

— Et ils disent ce qui est vrai, reprit le ministre d’un ton irrité. Non, l’Église romaine ne devrait pas exister ; sans elle le monde serait heureux ; elle devrait être anéantie, exterminée.

— Monsieur, dit Gustave d’une voix émue, souvent chez mon grand-père, des amis venaient passer la soirée ; parmi eux, il y avait parfois des protestants,