vue de son père se dirigeant vers le temple avec une femme l’avait effrayé.
Cette pensée lui déchire le cœur, et, pour ajouter a sa douleur, il voit sa mère et sa sœur qui lui apparaissent tristes et abattues ; il lui semble que l’une lui dit : « Mon fils, ramène mon époux », et que l’autre ajoute : « Cher frère, ramène notre père. »
De nouvelles larmes inondent sa figure, et une sueur froide couvre tout son corps.
— Mon Dieu, dit-il, éloignez donc de moi ces pensées amères. — Mais une autre pensée plus cruelle encore vient assiéger son esprit déjà trop surchargé. Il lui semble voir son père faisant sa passée au temple avec cette femme qui l’attire par ses sourires et les mille attentions qu’elle lui prodigue. Cette vue le fait frémir. « Malheureuse ! » dit-il. Son cœur bat avec force et les larmes l’étouffent.
N’en pouvant plus, il se jette à genoux et, levant ses bras vers le ciel, il y fait monter une prière fervente.
Après avoir épanché son cœur vers Dieu, il se lève et sort de la maison pour respirer plus à l’aise.
M. Dumont arrive au même instant. Gustave voit qu’il est pâle et agité.
Il s’empresse d’aller au-devant de lui, et lui demande :
— Qu’avez-vous donc, père, êtes-vous malade ?
— Non, mon fils, j’éprouve au contraire une grande joie ; mais laisse-moi seul ; demain, je te ferai connaître mes projets.
En entendant parler de projets, Gustave pâlit et s’éloigna rapidement, sans trop savoir où il allait. Mais à peine a-t-il fait quelques pas, qu’il voit cette femme se diriger vers la maison de son père.
Son premier mouvement est un mouvement de colère, et il avance vers elle pour lui dire de retourner sur ses pas ; une autre pensée l’arrête.
— Il ne faut rien brusquer, se dit-il ; avant d’agir, voyons ce qu’elle veut.