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visions du gouverneur, décidèrent de partir immédiatement et choisirent M. Dumont pour leur capitaine.

Gustave était au comble de la joie.

— Bientôt, se disait-il, je vais revoir ma mère, ma sœur, et mes bons vieux parents de Montréal. Quel bonheur pour moi ! Merci, mon Dieu, de cette faveur.

Mais s’il était heureux, il n’en était pas ainsi de George et Arthur, qui auraient voulu suivre leur ami dans sa nouvelle pérégrination.

— Cher ami, dit George avec émotion, vous allez donc nous quitter ; une grande distance va bientôt nous séparer. Et, qui sait ? nous ne nous reverrons peut-être jamais.

— Ne parlez pas ainsi, dit Gustave ; votre père ne me paraît pas décidé à rester ici, et nous pourrons nous revoir. Que je serais heureux si vous veniez avec nous !

— Mais, où nous retrouverons-nous ? Où serez-vous ? Notre père n’attend qu’une occasion favorable pour vendre sa propriété, et alors nous quitterons cette ville pour suivre le même chemin.

— Oui, ajoute Arthur, nous la quitterons au plus vite cette sainte ville. La seule chose que nous craignons, c’est de ne pouvoir vous retrouver, vous que nous aimons comme un frère.

— Je le sais, chers amis, dit Gustave ému, et la pensée de me séparer de vous me cause beaucoup de peine. Promettez-moi de m’écrire, je vous tiendrai au courant de tout, et vous pourrez me revoir à Saint-Louis ou à Montréal ; je serai dans l’une ou l’autre de ces villes.

M. Dumont avait donné le signal du départ, et notre caravane, composée de trois cents hommes à cheval, s’était mise en route.

Elle était déjà à perte de vue, et Gustave serrait encore la main de ses amis.

— Adieu donc, cher ami, dirent George et Arthur avec émotion.