Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
308
gustave

— Alors, vous pouvez compter sur moi, l’occasion ne tardera pas à venir.

Deux heures plus tard, le colonel se rendit aux chantiers de M. Dumont et eut une longue conversation avec lui. Ce dernier consentit enfin à laisser partir Gustave.

— Bien, dit le colonel, j’ai des documents à faire parvenir au commandant du fort Leavenworth, et comme je ne pourrais laisser partir aucun de mes officiers, je vais confier cette mission à votre fils.

Le lendemain, il fait venir Gustave à son bureau et lui dit :

— Je vais vous confier une mission ; il s’agit de documents importants que je vais vous donner pour remettre au commandant du fort Leavenworth. Ce fort va vous rapprocher de Saint-Louis d’au delà de cinq cents milles, et, comme ce fort se trouve sur la rivière Missouri, vous pourrez, après avoir rempli votre mission et reçu votre honoraire, prendre passage à bord d’un vapeur pour vous rendre à cette ville. D’ici au fort Leavenworth, une compagnie de cavalerie va vous escorter. Acceptez-vous ?

— Je serais trop heureux d’accepter votre offre, monsieur, mais il faut que j’obtienne le consentement de mon père.

— Votre père a déjà donné son consentement ; il craint cependant qu’en vous laissant partir, vous ne reveniez pas.

— Quand voulez-vous que je parte ?

— Dès demain, mon ami ; mais voici votre père qui vient, il va vous parler lui-même. Monsieur, ajoute-t-il en s’adressant à M. Dumont, votre fils a accepté ma proposition et doit partir demain ; vous voudrez bien faire préparer son linge ; le reste me regarde.

— Et reviendras-tu ? dit M. Dumont en s’adressant à Gustave.

— Pensez-vous que je pourrais vous abandonner,