mon père ? répond Gustave avec émotion. Mais vous voudrez bien, j’espère, me permettre d’aller à Saint-Louis pour voir maman et ma sœur.
— Je te le permettrai, mais à une condition.
— Quelle est votre condition ? demande Gustave en pâlissant.
— Que tu ne leur dises pas où je suis.
— Pourquoi donc, cher père ?
— Je… je… Mais quand seras-tu de retour ?
— Je reviendrai à la fin de septembre, répond Gustave, en essuyant une larme.
— Et tu me promets de ne pas faire savoir où je suis ?
— Je vous obéirai, mon père, coûte que coûte. Mais quelle peine vous allez causer à maman et à ma sœur ! Je vous en prie, revenez donc sur votre résolution ; donnez-leur donc un peu d’espoir.
— Encore une fois, ne… mais assez, et il ajoute en s’adressant au colonel d’une voix qu’il essayait de rendre ferme : Vous avez entendu la promesse que mon fils vient de faire ; je peux compter sur lui, il ne m’a jamais trompé.
— Ainsi, c’est conclu, dit le colonel.
— Oui, monsieur, répond M. Dumont en s’éloignant rapidement.
Gustave le vit essuyer une larme pendant qu’il s’éloignait ; cette vue le remplit des meilleures espérances. Oui, se dit-il, papa reviendra bientôt sur sa décision.