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gustave

exécuter une broderie appropriée à la circonstance.

Clara voulut en faire autant, et ce sont ces deux broderies que nous venons de voir.

Clara et Alice commençaient à choisir des fleurs lorsque M. Dumont et Gustave arrivèrent à l’entrée du parterre.

— Alice et mademoiselle Clara, dit Gustave avec émotion.

M. Dumont ne profère aucune parole et n’ose avancer.

— Entrons tout doucement, dit Gustave ; veuillez me suivre, je vais, le premier, avertir ma sœur de notre arrivée. Ah ! quel bonheur !

Ils avancent tranquillement, M. Dumont est à une vingtaine de pieds en arrière de son fils. Ce dernier n’est plus qu’à quelques pas de sa sœur.

— Allons donc à l’autre plate-bande, dit Alice ; les fleurs me paraissent plus belles.

Elle se retourne et fait quelques pas, mais elle s’arrête tout à coup, les fleurs qu’elle avait cueillies tombent par terre, et elle pousse un cri de joie.

Elle s’élance dans les bras de Gustave en s’écriant :

— Ah ! quel bonheur, mon frère !!!

Gustave pleure de bonheur.

— Chère Alice, dit Gustave en indiquant où était son père, regarde donc de ce côté.

Alice regarde et aperçoit son père les bras tendus pour la recevoir.

— Ah ! papa, papa, s’écrie-t-elle, et elle court le couvrir de ses baisers.

Gustave les regarde en souriant. Dans sa joie, il ne s’aperçoit pas que Clara, toute joyeuse aussi, est près de lui.

— Comment êtes-vous, monsieur ? dit-elle ; soyez certain que votre arrivée me cause autant de plaisir que si j’étais, moi aussi, votre… mais elle se tait, une vive rougeur lui couvre la figure.

Gustave, confus, rougit à son tour.