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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/35

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gustave

« Et ils criaient à haute voix »…

— C’est assez, Gustave, dit le vieillard, ton père doit en avoir suffisamment pour le convaincre que les anges et les saints prient pour nous ; ils ne sauraient prier pour eux-mêmes, ils n’en ont pas besoin. Et que veut dire Notre-Seigneur par ces paroles : Gardez-vous de mépriser un de ces petits, car je vous le déclare, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux ? Après cela qu’as-tu à répondre ? Non seulement les prophètes et les apôtres déclarent que la « communion des saints » existe, Jésus-Christ même le démontre formellement.

M. Dumont, confondu, gardait le silence ; son épouse, qui avait prêté une grande attention à cette discussion, était bien persuadée dès le commencement que M. Dumont gagnerait une victoire aisée sur un catholique ; mais bientôt l’inquiétude s’empara d’elle. À chaque question ou réponse du vieillard, elle voyait que son époux perdait du terrain.

Ne le voyant pas répondre, elle crut lui venir ne aide en disant :

— Ces paroles sont frappantes, il est vrai ; mais, après tout, elles ne constituent pas des ordres pour nous de prier les saints, et vu que Jésus-Christ a dit : Je suis la porte et la vie, et le seul médiateur, je continuerai de m’adresser à lui seul, et je lui donnerai toute ma confiance.

— Le catholique aussi, madame, dit le vieillard, met toute sa confiance en Jésus-Christ, et le regarde comme le seul médiateur entre Dieu et les hommes.

— Alors, pourquoi s’adresser aux saints, puisque Jésus-Christ nous suffit ? dit M Dumont avec emphase.

— Parce que le catholique a plus d’humilité que le protestant, répondit le vieillard, il se reconnaît comme un misérable pécheur. Sa propre faiblesse l’effraie, et il craint que Dieu ne le repousse ; voulant à tout prix s’approcher de lui. il cherche les moyens et trou-