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font entendre de nouveau, les sauvages reprennent leurs places, les uns sur des chevaux, les autres en arrière des fascines.

Les uns et les autres diminuent toujours la distance qui les sépare du fort. Au dedans, officiers et soldats, anxieux, regardent tour à tour leurs ennemis et le commandant.

— Feu sur cette canaille, crie ce dernier.

Les six canons tonnent en même temps, un bruit assourdissant fait trembler les murs, une fumée épaisse obscurcit le soleil et des cris perçants se font entendre ; mais bientôt un silence profond, lugubre succède à ce tumulte. Peu à peu, la fumée, montant toujours, vient à disparaître, et un sourire de satisfaction erre sur toutes les lèvres à la vue de ces sauvages se sauvant avec toute la rapidité possible.

Il ne restait plus que les fascines qui sont entrées dans le fort quelques minutes plus tard.

Je n’entrerai point dans plus de détails. Quelques jours après M. Pepin et Emily prenaient la route du fort Laramée sous la protection d’une forte escorte ; puis de là, se rendaient au fort Leavenworth avec une caravane du gouvernement.

On était au salon chez M. Williams. Gustave et George étaient venus passer la soirée avec leurs épouses.

Le souper était prêt, et chacun prenait sa place à table lorsque la cloche sonne.

La porte s’ouvre, et un homme bien mis entre, le sourire sur les lèvres.

M. Pépin ! s’écrient tous les convives.

— Soyez le bienvenu, dit M. Williams en lui tendant la main.

— Je ne suis pas seul, dit M. Pepin d’une voix tremblante : préparez-vous à recevoir une bonne nouvelle ; j’ai une dame avec moi.

— Faites-la entrer, dit M. Williams, qui ne savait que penser ; attendez, je vais ouvrir moi-même.