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gustave

science de la Bible que tu prétends lire tous les jours ; il me semble que si je la lisais autant que toi, je la saurais par cœur ; mais, pour te répondre, que veut dire saint Jacques dans le 5e chapitre de son épître, versets 14 et 15 ? Écoute bien ce qu’il dit :

Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle les prêtres du Seigneur, et qu’ils prient pour lui, qu’ils soignent d’huile sainte au nom du Seigneur, et la prière de la foi sauvera le malade, le Seigneur le soulagera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis.

— Eh bien ! est-ce assez clair ? reprit le vieillard. N’est-ce pas ce que le prêtre catholique fait aujourd’hui ? Veux-tu encore des textes de l’Évangile ou veux-tu de l’histoire pour te prouver que ce sacrement était administré dans les premiers siècles ? Voyons, Gustave, ouvre ton catéchisme, et regarde aux textes qui traitent ce sujet.

Gustave lut :

Le sacrement qu’on administre aux mourants pour les fortifier dans le passage de cette vie à un monde meilleur, tire son nom de l’huile qui en est la matière. Les catholiques l’appellent Extrême-onction et le croient d’institution divine.

— Ce passage, dit Gustave, me réfère à Milner et à Mosheim, pour prouver que ce sacrement était administré au temps des Apôtres. Voici ce qu’ils disent :

Le précepte apostolique d’oindre les malades avec de l’huile, et de prier pour eux, était constamment observé.

— Un précepte apostolique est-il une invention de Rome ? demanda le vieillard en souriant. J’espère que tu ne nieras pas à présent que l’extrême-onction est un sacrement qui existait au temps des Apôtres ; tu viens de voir que deux protestants savants et distingués l’affirment.

— Bah ! je n’ai aucune confiance dans l’histoire. J’y ai trouvé une telle contradiction parmi les auteurs, qu’il m’a été impossible de découvrir le vrai du faux.