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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/44

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gustave

— Tu dois n’avoir lu que des auteurs protestants ; ils ne doivent pas s’accorder plus sur l’histoire que sur tout autre point. Mosheim, cependant, est regardé par tous, protestants comme catholiques, comme un historien très exact.

— Je l’avoue, mais à quoi donc peut servir la puissante intercession et médiation de Jésus-Christ, s’il faut de l’huile et des cérémonies pour que le chrétien puisse aller au ciel ?

— Comment un homme qui a été catholique aussi longtemps que toi, ose-t-il me faire une pareille question ? Le catholique ne croit pas que ce sacrement est absolument nécessaire pour aller au ciel, car plusieurs ne peuvent pas le recevoir, soit que la mort soit subite, ou que le mourant soit trop éloigné du ministre de Dieu ; mais il est très utile, et même nécessaire en certains cas. Ne sais-tu pas que les prières que le prêtre récite en administrant ce sacrement sont autant d’appels chaleureux à la toute-puissante médiation de Jésus-Christ, notre divin Maître, en faveur de ce malade qui doit paraître devant lui ? N’as-tu jamais lu les belles et touchantes prières que le prêtre récite en ce moment solennel, prières qui remplissent tellement de bonheur et de joie le cœur du mourant, qu’il a hâte de jouir de la vue de Dieu et de ses saints ? Ensuite, si ce sacrement n’avait pas été nécessaire ou utile, les Apôtres ne l’auraient pas administré, et ils n’auraient pas donné ordre à leurs successeurs de continuer cette pratique.

— Supposons un instant que ce sacrement n’est pas un mal, dit M. Dumont, mais quelle en est l’utilité ? Le juste qui meurt en état de grâce, n’en a pas besoin pour aller au ciel, et il ne peut servir au pécheur qui meurt sans le repentir de ses fautes ; ce sacrement ne diminuera en aucune façon la condamnation qu’il aura méritée.

— Ce sacrement ne peut que faire du bien au juste,