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gustave

— Me prenez-vous pour un menteur ? dit M. Dumont avec colère.

— Soyez calme, je vous prie, monsieur ; ne comprenez-vous pas que ma position de délégué exige de moi la possession d’une preuve par écrit ?

— Je vais vous en donner une, puisqu’il le faut.

Puis, prenant une plume, il écrit sa promesse et la remet au délégué en lui disant :

— Je me vengerai bien de cette défaite : aussitôt arrivé à Saint-Louis, je reprendrai au centuple ce que vous m’ôtez aujourd’hui.

— Il faut espérer, monsieur, dit le délégué en souriant, que les protestants et les catholiques de Saint-Louis, qui savent vivre en aussi bon accord que ceux de cette ville, ne vous permettront pas d’insulter qui que ce soit. Tout en vous remerciant de votre décision, je désire que si nous nous rencontrons plus tard, nous soyons meilleurs amis. Au revoir, monsieur, et, après avoir salué, il sortit.

Deux heures plus tard, M. Dumont et sa famille prenaient passage à bord d’un bateau à vapeur en destination de Saint-Louis, but de leur voyage.