lant des accusations fausses portées contre l’Église catholique. N’est-il pas reconnu aujourd’hui par tous les gens instruits, que le massacre de la Saint-Barthélemy fut un fait politique ? l’histoire ne le démontre-t-elle pas comme tel ? Voici ce qu’elle raconte :
Les protestants se rebellaient contre l’autorité royale ; Charles IX et sa mère (l’orgueilleuse Catherine de Médicis) étaient menacés dans leur vie et leur liberté par la conspiration d’Amboise ; ils se voyaient obligés de fuir devant la conjuration de Meaux. Poussée à bout, la reine voulut se débarrasser des rebelles ; elle profita de l’exaltation religieuse qui régnait alors en France, pour ordonner ce massacre.
La religion fut donc un prétexte, mais non pas la cause de ce fait regrettable, que pas un catholique n’approuve.
— Attendez, dit M. Lewis en l’interrompant, si votre Église n’avait pas approuvé ce massacre, le Pape n’aurait pas chanté lui-même, et fait chanter ailleurs, un « Te Deum » en actions de grâces.
— N’est-il pas également reconnu, dit M. Fairman, que si le Pape a fait chanter un « Te Deum, » c’est parce qu’il a été trompé ? Ne lui avait-on pas dit seulement que le roi et sa mère venaient d’échapper à un grand danger ? N’est-il pas aussi reconnu que les dragonnades des Cévennes furent un fait politique de Louis XIV ? Tout homme instruit ne sait-il pas que l’Église catholique était loin d’approuver les violences et les cruautés commises par les dragons de ce roi, qui outrepassèrent de beaucoup les ordres de leur maître ? Certes, les huguenots n’en ont pas cédé à leurs adversaires. Combien de couvents, d’églises et de villages n’ont-ils pas dévastés, pillés et brûlés, lorsqu’ils le pouvaient ? Combien de prêtres et de religieuses n’ont-ils pas massacrés ? Si vous avez lu l’histoire, vous devez savoir que les dragons du roi ont usé souvent de représailles ; vous devez surtout savoir que le clergé catholique de France et