Aller au contenu

Page:Thomas - Le roman de Tristan, par Bédier, Tome II, 1905.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

322

APPENDICE I

vail que j’ay eü de toy. Triste ving cy, triste accouchay, en tris tour t’ay eü, et la première feste que je t’ay faite a esté en tristece, et pour toy mourray triste ; et, quant par tristour es venu en terre, tu avras nom Tristan. Dieu doint que tu uses ta vie en greigneur liesse et bonne aventure que ta naissance ne t’aporte 1 » Et, quant elle a ce dit, si le baise, et, si tost comment elle l’oult baisié, l’ame lui part du corps, et mourust en telle maniéré comment je vous conte. Ainsi fu né a Tristan, le bel, le bon chevalier qui puis souffri tant de paines pour Yseult.

2. — Première enfance de Tristan.

(/* 28 v*a) Le roy 1 prent l’enfant et le baille a garder a Gouvernai, qui puis le garda si loyaument qu’il n’en deüst estre blasmé b, et lui fist querre nourrice telle comme a lui appartenoit. .. Mais atant leisse le conte a parler de Tristan et du roy Melyadus, son pere, et parole du roy Marc... 3. — Le tribut d’Ireande.

(/•i8wa) Or 2 fu establi sur ceulx de Cornouaille chascun an de treü cent damoisellês et cent jouvenceaulx de l’aage de .xv. ans et cent chevaulx de pris. Et fu cil truage establi au temps du roy Thonosor d’Irlande, qui puis dura deux cens ans. Et fu chascun an rendu sans faille jusques au temps du roy Marc ; mais a celui temps failli le truage, car li beaulx Tristan, le bon chevalier amoureux, s’en combati au Morhoult, frere a la roy ne d’Irlande, qui estoit venu pour le truage demander en Cornouaille, et fu occis en l’isle Saint Sanson, si com nostre hystoire le devisera cy après 3. 1. Voy. ci-dessus, p. 193. — Meliadus, père de Tristan. Sur les persécutions que subit Tristan, protégé par Merlin, cf. Lôseth, p. i5-i6.

2. Voyez ci-dessus, p. 199, et Lôseth, p. 10. 3. Voyez, en outre, la narration du 28 v° a ; cf. Lôseth, p. 17. a. nay. — b. blasmer.