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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/142

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partiengne se chargier de si grans choses. Mais comme ce soit commun ordre que toute personne souffrant aucun mal naturellement affine au remède, si comme nous veons les malades pourchacier garrison et les familleux courir à la viande ; et ainsi toute chose à son remède.

Très redoubtée Dame, ne vous soit doncques merveille se à vous, qui, au dit et oppinion de tous, povez estre la médecine et souverain remède de la garison de ce royaume à présent playé et navré piteusement, et en péril de piz, ore se trait et tourne, non mie vous supplier pour terre estrange, mais pour vostre propre lieu et naturel héritaige à voz très nobles enfans. Très haute Dame et ma très redoubtée, non obstant que vostre sens soit tout adverti et advisié de ce qu’il appartient, touteffoiz est-il vray que vous, séant en vostre trosne royal couronné de honneurs, ne povez savoir, fors par autruy rappors, les communes besoingnes, tant en parolles comme en faiz, qui queurent entre les subjiez.

Pour ce, haulte Dame, ne vous soit grief oïr les ramentevances en piteux regrais des adoulez supplians Françoys, à présent reampliz d’affliccion et tretresse, qui à humble voix plaine de plours crient à vous, leur souveraine et redoubtée Dame, priant, pour Dieu mercy, que humble pitié vueille monstrer à vostre bégnin cuer leur désolacion et misère ; par cy que prouchaine paix entre ces II haulz princes germains de sanc et naturelment amis, mais à présent par estrange fortune meuz à aucune contencion, ensemble veuilliez procurer et empêtrer. Et chose est assez humaine et commune mesmement :